Utilisateur:Antoine Bougainville/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pierre CLARET de FLEURIEU, né le 11 septembre 1896 à Neuilly-sur-Seine est un militaire, aviateur, et un entrepreneur français dont la famille est issue de la noblesse Lyonnaise.

Aîné d'une fratrie de quatre enfants, il a grandi entre un appartement rue Kléber à Paris et le château de Marzac, près de Tursac en Dordogne.

Ce château a été apporté à la famille par le mariage de son grand-père Henri de Fleurieu avec Marguerite-Marie de Marzac, descendante directe du fameux corsaire Jean Bart. Il appartient également à la famille de Charles-Pierre de Fleurieu qui a été, entre autres, Ministre de la Marine de Louis XVI, organisateur de l'expédition de La Pérouse, gouverneur de Louis XVII et comte d'Empire. Il repose au Panthéon.

Il semble que Pierre ait hérité de ses ancêtres le goût du risque et de l’aventure. Enfant, il a déjà des penchants téméraires voire inconscients. Avenue Kléber, au 5ème étage, il s’amusait à un jeu dangereux en se balançant dans le vide depuis son balcon !

Elève chez les Jésuites, la guerre éclate alors que Pierre est encore mineur, mais il brûle ardemment de s’engager. Son père, Robert de Fleurieu lui demande d’abord de réussir ses « bachots ». Le sésame en poche, il s’engage au 16ème Dragons.

Après être sorti 3ème de St Cyr en juin 1915, il est affecté au 28ème Dragons avec le grade de sous-lieutenant. Le régiment charge les mitrailleuses en courant, lance à la main, sur le front de la Somme. Il y décroche déjà la Croix de guerre avec une citation pour avoir ramené sept corps de soldats depuis le champ de bataille.

En 1916, voulant poursuivre le combat dans l’infanterie, il est affecté au 1er bataillon de chasseurs à pieds, selon-lui « l’un des plus glorieux régiments de France. »

Excédé par la guerre des tranchées, il souhaite passer dans l’aviation malgré les nobles réticences de son père Robert qui rechigne à voir son fils faire un métier de « mécanicien » après avoir commandé des hommes.

Finalement, il est encouragé dans cette voie par ses chefs et entre en 1917 dans l’escadrille Spad 95 commandée par le Lt Hugues.

Doté d’un courage exceptionnel, il s’illustre dès ses débuts en 1918, en abattant 4 avions allemands en 10 jours : le 7 mai, 17 mai, 19 mai et le 29 mai 1918. Ce jour-là, au cours d’un combat où il voit un ami, Claude de Montrichard, en grande difficulté au milieu de douze avions allemands, il décide de les charger seul et reçoit en échange une balle incendiaire dans le bras droit.

Il réussit l’exploit de sauver son ami et d’atterrir dans les lignes françaises. Gravement blessé, il est envoyé croupir dans un hôpital de campagne d’où il est tiré in extremis par ses camarades et déposé en voiture devant une clinique avenue des Champs Elysées, où opère l’un des plus grands chirurgiens de son temps : le Dr de Martel.

Amputé avec succès, il est sauvé. Pierre a seulement 21 ans et vient de recevoir la légion d’Honneur ! Finalement, il décide malgré son handicap de revoler et réussit la prouesse d’accomplir quelques missions jusqu’à la victoire.

Il termine la guerre avec la citation suivante : « Magnifique soldat. A toujours fait l’admiration de ses chefs et de ses camarades par son mépris absolu du danger et son ardent désir d’être toujours désigné pour les missions les plus périlleuses. »

Après la victoire, il décide de servir la cause de l’aviation civile. Dès janvier 1920, il écrit un article dans le magazine « La vie Aérienne », où il fait déjà la promotion d’une aviation moderne. Il écrit : « Il paraît impossible que l’aviation ne prenne pas très vite une place analogue à celle que l’automobile occupe actuellement dans nos mœurs. Sans rendre les mêmes services, elle complètera son action, pour toutes les distances supérieures à un certain minimum. »

Pierre de Fleurieu réalisera son rêve. Alors qu’il est employé à la banque Aristide Blank, Il fonde la CFRNA, première compagnie européenne et transcontinentale de l’Histoire. Il devait partir de rien. Il fallait innover en tout, et créer absolument tout. Il n’y avait à l’époque pour une telle ligne : ni infrastructures, ni avion, ni terrains d’aviations, ni accords internationaux, ni subventions et aucun pilote puisqu’on n’avait jamais transporté des passagers sur une distance aussi longue. Il réussira et passera en particulier deux accords majeurs avec l’Etat français en qualité de directeur de la Franco-Roumaine le 14 avril et le 25 août 1922 où il obtient des subventions importantes.

Peu après, il devient directeur et administrateur de l’usine Louis Blériot pour l’étranger. A cette place, il noue de nombreux contacts et notamment en Roumanie où il installe une usine Blériot. Cette opération sauva le constructeur français, alors en grandes difficultés financières.

Au cours d’un voyage en train, il rencontre André Citroën qui le recrute littéralement de force pour le nommer à une place de directeur, toujours pour l’international.

Il poursuivra sa carrière de chef d’entreprise aventurier qui l’emmènera dans la jungle du Brésil où il prospectait pour trouver de nouvelles terres agricoles. Il y rapportera une herbe locale, le Maté, dont il fonda une compagnie d’exploitation « Le comptoir international du Maté » avec pour partenaire Philippe de Rothschild ! Il s’orientera en particulier et surtout à la fin de sa vie dans l’immobilier.

Il aura encore l’occasion d’illustrer son courage pendant la seconde guerre mondiale, en fondant un maquis de résistance en Dordogne sous le pseudonyme « Vézère ». Il termine sa carrière de soldat en recevant l’insigne de commandeur de la Légion d’Honneur. Il meurt à Paris le 6 octobre 1977 et est enterré à Tursac en Périgord.



Sources: Mémoires de Pierre de Fleurieu